"Je suis né le 4 janvier 1930 au pied des Torres de Cuart à Valencia. Issu d’une famille modeste, à 14 ans je commence à travailler comme       apprenti garçon de café au Bar de la Plaza de Toros de Valencia. C’est à ce moment que ma passion taurine commence. A ce moment là, il n’y avait pas d’école taurine. Je m’entraînais avec tous les professionnels valencians comme Manolo Cortés, Pepe Catalan, El Alfarez, Nino Mateo, Pepe Cerda, etc…

           En 1945, une paella fut servie dans les corrals des Arènes de Valencia avec Arruza, Pepe Camara et surtout Manolete, mon idole. J’en garde un très grand souvenir.

           Début 1946, je torée, dans la partie sérieuse, avec les troupes comico-taurines comme Los Calderones, Galas de Artes, El Empastre, etc… J’ai 16  ans, en août 1946, pour ma première novillada dans des Arènes de Valencia combles. En même temps, Los Calderones m’ont engagé pendant deux saisons, ce qui m’a permis d’aller aux quatre coins de l’Espagne. Ensuite, Enrique Chatet m’a fait toréer dans les villages autour de Valencia, des Novilladas sans picador. Après une pause pour cause d’armée que j’ai fait à Murcia, j’ai été recommandé au début des années 50 à Pedro Recorte, qui de Joselito PERIS, me rebaptisa Pepe de Montijo. A partir de là, j’ai commencé à toréer dans les régions de Madrid, Burgos, Soria… avec et sans picador.

           En août 1954, première novillada piquée à Méjanes.

           En 1955, je suis revenu en France sous contrat avec Pepe Piles, et j’ai toréé à Nîmes au stade du Gallia XIII. Le dimanche suivant, je torée à Coulommiers en Seine et Marne et à partir de là, les contrats se sont enchaînés et je ne suis plus reparti. Ces années là, il y avait à Nîmes une importante colonie espagnole essentiellement composée de réfugiés de la guerre civile et à qui le pays manquait. Avec Mr Reynaud du Relais de St Césaire, pour les distraire, nous organisions de nombreuses courses dans des arènes de fortune avec Manolo Aparicio, Jean Maler « Malerito », Jean Riboulet, Bernard Joly entre autres.

         En 1956, j’ai épousé Arlette et de cette union naquirent deux enfants : José-Luis et Magali.

        En 1957, Mr Joseph Calais me proposa des contrats dans la région parisienne et d’autres organisateurs firent appel à moi comme Mr Robert Baud, Mr Achille Pouly, Mr Pepe Luis Marca. En décembre 1957, j’ai traversé la Méditerranée pour rejoindre les Arènes d’Oran accompagné du caballero Charles Fidani, de Pépin Guerrero et de Pierrette Le Bourdiec.

        En 1962, je suis passé dans la catégorie « banderillero » dans laquelle j’ai fait équipe avec Pedro Romero et Ramon Gallardo pendant de longues années. Nous avons conseillé et toréé avec tous les novilleros français, de Simon Casas à Alain Montcouquiol « Nimeno I » en passant par Jaquito, Frédéric Pascal, Christian Lesur, André Viard, El Andaluz, Christian Montcouquiol « Nimeno II », S.F Meca, Denis Loré et bien d’autres chers à ma pensée. J’ai également pu faire partie des cuadrillas de toreros espagnols venant toréer en France comme J. Mora, J.M Manzanares, J. Mata, José Fuentes, Santiago Lopez, Victor Mendez, Paco Alcalde, Enrique Paton, etc… Egalement avec les caballeros Marius et Christian Lescot, Charles Fidani, Francis San Juan, Gerald Pellenc, Nicole et André Rebuffat, Gilbert Romero, Jacques Bonnier, Luc Jalabert, etc…

       En 1988, l’heure de la retraite tauromachique sonne mais je reste très actif dans le milieu.

       En 1990, j’intègre l’Ecole Taurine de Nîmes où pendant six ans j’ai conseillé et encadré de jeunes aspirants toreros comme Swan Soto, Luisito, Marc Serrano, André Martinez, Julien Miletto, etc…

       Le 10 novembre 1991 à Méjanes, à l’occasion d’un festival, j’ai posé ma dernière paire de banderilles en public à un novillo. Ma passion est toujours aussi vivace dans mon coeur et de temps à autre, je m’amuse en faisant quelques passes avec mes amis".